Hier je suis allée à l'opéra de Londres, c'était la première fois depuis que je suis arrivée dans l'île... cela m'a donné des souvenirs de mes nombreuses visites aux théâtre du Châtelet et à celui des Champs Elysées pour la musique russe... combien de fois suis-je allée là-bas pour voir Boris Godounov, ou Khovantchina. Emerveillement aussi, à l'opéra de Paris de voir les reconstitutions des célèbres ballets russes, prélude à l'après-midi d'un faune -avec ce mouvement de hanche, semblable à celui d'Elvis plus tard, qui choque, ou bien tout simplement la flamboyance du Sacre du printemps dirigée par Pierre Monteux (qui fera ensuite le bonheur de la ville de San Francisco!)... donc je suis allée voir Eugene Oneguin (voici la présentation de la production par une chaîne russe) et ma première impression musicale d'hier, pardon, est un peu snob: l'excellent des bois français me manque... où trouver un son de hautbois, de basson, aussi beau qu'en France? Et puis pour la clarinette aussi on est pas mal. ça choque un peu effectivement pour le très bel air de Tatiana qui commence avec un solo de hautbois (ou bien une clarinette, franchement je ne suis pas sûre) repris par la flûte... là, je dois avouer, la France me manque... mais peut-être suis-je pleine de préjugés puisque je n'aime pas beaucoup le peu que je connais des opéras de Tchaikovsky puisque j'adore Boris Godounov
J'étais contente de voir sur scène quelqu'un que j'ai admiré à la télévision l'année dernière (elle a gagné le célèbre concours de chant de Cardiff), Ekaterina Shcherbachenko avec ce timbre de soprano si beau parce qu'il était si sombre, un peu comme un vin argentin ou d'Espagne, presque fumé au goût de vieux chêne. Comme j'étais vers les derniers rangs de l'opéra j'avais du mal à apprécier ce timbre, dommage. J'ai pu profiter tout de même de deux très grandes voix russe, celles d'Irina Runtsova et Irina Udalova (j'ai trouvé un lien sur elle, pardonnez la traduction d'une machine, changez "it" par "she" ou "her"), que cette fois-ci j'ai pu entendre pleinement... quel plaisir!
J'ai bien aimé le son des cordes aussi qui je pense peuvent rivaliser avec nos cordes françaises si elles étaient moins timides, la chaleur des cordes lorsqu'elles jouent ensemble... mais je n'ai pas été emballée non plus... je repense à ce livre si féministe peut-ête mais quand bien même plutôt véridique, de Catherine Clément L'opéra ou la défaîte des femmes... et je m'énerve de voir effectivement ce type relativement imbuvable qui ne meurt pas à la fin... franchement là, je trouve ça dégueulasse. Pourquoi? Parce que la plupart des femmes dans l'opéra meurent, et elles sont toutes tellement mieux que ce type qui m'énerve... mais cet opéra c'est peut-être ça alors : l'apologie d'un pauvre type, d'un type qui a le coeur en hiver... coeur en hier ou pas, le chanteur Vasily Ladyuk était très bien: belle voix, belle présence, beau jeu. Un très beau couple (enfin c'est le cas de le dire puisque c'est une affaire de "bad timing") avec Tatiana
Beaux effets de lumière, décor... toujours le même, ou enfin: toujours une table où des gens richent mangent et disent du mal des autres, ou tout simplement les observent, tellement ils s'ennuient... je dois avouer, je l'espère sans méchanceté, que je n'étais pas forcement à l'aise tout le temps dans cette opéra (je parle ici de l'establishment...) impression oui, que les gens riches s'ennuient et passent leur temps, le samedi soir à l'opéra, à observer les quelques pauvres gens qui y viennent aussi, et qui eux, par contre, ont une vie, ou bien tout simplement l'expriment... cela m'a fait penser au film Don Quichotte, où notre (anti-)héro est invité à la cour et on lui joue un tour... parce que ces gens-là s'ennuient... on ne nous a pas joué de tour, mais qu'est-ce qu'on a pu se faire mater! Surtout au restaurant... Anyway... j'ai hâte de revoir le Bolchoi (qui veut dire grand en russe) revenir et nous présenter des opéras que j'aime... mon rêve évidemment, serait de voir encore une fois la version originale de Boris Godounov (sans l'acte polonais, sans Marina, sans la scène du perroquet, etc... et surtout sans l'orchestration clinquante et presque de mauvais goût de Rimsky!)... hâte de revoir le Bolchoi...et j'espère qu'ils auront de quoi rendre le Kirov jaloux next time...(je pense à l'orchestre surtout)
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